lundi 6 décembre 2010

APP


APPEL AUX PERSONNELS

Notre service public de recherche fondamentale et d’enseignement supérieur est en grave danger, indignons-nous et mobilisons nous !



Le projet du Plateau de Saclay était annoncé dès 2007 par M. Sarkozy, comme emblématique de son quinquennat. Il est mené depuis à marche forcée. Des décisions importantes et possiblement irréversibles sont discutées en ce moment à l’université Paris-Sud 11.

Ces modifications s’inscrivent dans le processus de déstructuration du service public d’enseignement supérieur et de la recherche. Elles sont présentées comme prototypes du futur: c’est un test qui concerne toute la communauté scientifique nationale. Pourtant sur le campus, beaucoup ne sont pas informés de tous ces projets, ne savent parfois pas que leur département ou laboratoire est partie prenante d’un Labex, d’un equipex, etc, Certains se voient d’ailleurs refuser l'accès a l’information sous prétexte de confidentialité.

Le 13 décembre prochain, le conseil d’administration (CA) de l’Université Paris-Sud devrait étudier les nouveaux statuts de la Fondation de Coopération Scientifique (FCS) « Campus Paris-Saclay ». Sous prétexte de permettre de gèrer les “projEX”, ces nouveaux statuts élargiraient les objectifs de l’actuelle FCS bien au delà “d’apporter des moyens pour renforcer l’interactivité” puisqu'elle aurait notamment pour mission la définition de la stratégie scientifique du futur campus. En appui de ce pilotage, ils limiteraient la vie démocratique, biaisant la notion d’élu, excluant étudiants et personnels administratifs et techniques des instances.
Suite au précédent CA qui ne s’est pas prononcé sur ces statuts, un processus de discussion a été mis en place au niveau de l’Université, et le Président a été mandaté pour en discuter avec les représentants de la FCS. D’autres reports de vote sur les statuts ont eu lieu, notamment celui d’Agro Paristech, et celui de la FCS (16 décembre), et le CNRS a précisé qu’il ne s’était pas encore prononcé. Les critiques de fond émises sur l’utilisation de la fondation ne sont probablement pas étrangères aux derniers ajouts à la loi Adnot votée au parlement la semaine dernière en procédure accélérée, et qui nous vise nommément. Elle autorise l’existence de super FCS:pouvant maintenant exister sans université , une fondation de statut privé peut désormais englober et piloter toute « mission de service public d'enseignement supérieur et de recherche. On ne saurait être plus provocant sur les objectifs de privatisation, dont le scenario se dessine déja à travers les projets Immobilier en PPP, la mutualisation des services facilités par les plan sociaux avec la RGPP, etc.

Une recherche fondamentale pluri-disciplinaire, une formation par et pour la recherche, des diplômes nationaux, les emplois statutaires, la liberté académique et pédagogique trouvent leur sens dans les Universités et le CNRS. Les Universités et le CNRS se fondent sur un fonctionnement collégial et une représentation des personnels dans les conseils. Le fonctionnement de la FCS « campus Paris-Saclay » serait en complète contradiction avec ces principes et le fonctionnement de nos structures universitaires : possibilité de recruter des précaires en contrat de droit privé, «gouvernance resserrée » et sans représentation directe des personnels, découpages de sous ensembles. Dans le cadre du Grand Emprunt et des initiatives d’excellence (Labex, Idex, ..), la FCS vise à la dislocation des UMR et à l'abandon de pans entiers de la recherche académique jugée non rentable,via le tout-financement par projet. Elle mettrait en cause les formations et risque de précipiter la coupure licence/Master. Dans la FCS, l'université et le CNRS auraient ensemble 14% des droits de vote, alors qu’ils représentent 51% des personnels, 64% des étudiants. Leurs laboratoires, reconnus au niveau international dans de nombreuses disciplines, concentrent le plus gros de l’activité de recherche du sud Francilien.

Sans eux tout projet de coopération scientifique à cette échelle perdrait son sens, le CA de l'université ne doit donc pas se laisser enfermer dans un chantage du type « accepter les nouveaux statuts de la FCS» ou « sortir du projet de campus-Paris Saclay » et ne pas bénéficier des milliards (toujours fictifs aujourd’hui!!) du Grand Emprunt. Sur le principe, des dégénérescences du type inclure le service public dans une structure de droit privé, ou la recherche fondamentale dans un systeme dédié avant tout a l’innovation, doivent être refusées. A minima le CA doit refuser tous statuts n’offrant pas suffisamment de protection contre ces dérives (déja et récemment légalement programmées) et n’arrêter sa position qu’après le retour d’une version prenant en compte les demandes de tous les partenaires.


Nous appelons:

· les élus des conseils à s'opposer au présent projet de FCS et à présenter des amendements préservant le fonctionnement et les principes du service public d'enseignement supérieur et de recherche.

· les personnels à s'exprimer sur ce projet dans des AG, les départements et laboratoires.

· les personnels de l’université à diffuser, signer, et faire signer cet appel



Nous appelons à signer massivement cette pétition, que nous remettrons au ministère et venir soutenir les élus le jour du conseil d'administration de l'université,

Rassemblement le 13 décembre campus d’orsay,

14h Batiment 338

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